mathieu devuyst

Intro

En à peine une trentaine d’année, le cyberespace est devenu un medium faisant office de carrefour de notre existence sociale. Qu’est-ce qui de nos jours ne transite pas par ce territoire réticulaire sans frontière ? La digitalisation de la société est en cours, elle s’accélère à grand pas, et ce fait nouveau appelle un clair positionnement.

Tous ces services numériques « gratuits » qui font de nous des marchandises s’apparente à une industrie extractiviste dont nos données constituent le matériau brut. Minerai, gaz, pétrole, data, … La logique est la même. A l’insu de notre plein gré, ces données brutes sont extraites et traitées par des algorithmes qui se chargent d’en faire des produits destinés à des clients afin de générer du chiffre d’affaire. Outre l’aspect mercantile, le monopole radical dont jouit les entreprises hightech de la Silicon Valley induit chez les utilisateurs de ces produits une modification radicale de leurs habitudes quotidiennes notamment en restreignant leurs choix et leurs libertés.

Les réseaux sociaux dont le business model est basé sur l’exploitation prédatrice des failles psychique de l’être humain n’en reste pas moins un formidable observatoire social. Leur utilisation consciente constitue un moyen d’introspection assez unique en son genre. Un usage pour ainsi dire débridé combinée à la distance qu’implique la médiation par les écrans offrent des perspectives sans précédent en terme d’auto-observation. Ceci dans la continuité de ce que disait Piaget, à savoir qu’être objectif ne signifie pas toujours “qui néglige le sujet” mais signifie toujours “qui cherche à éviter les illusions de son moi” en étudiant méthodiquement les réactions des autres. Pour ma part, ce fut également une sorte de journal de bord dans lequel je partageais mes pensées et des réflexions en rapport avec l’évolution du monde et l’actualité.

Vu la tournure que prend la situation, j’ai néanmoins pris la décision me concernant de mettre l’ogre de la Silicon Valley au régime et d’utiliser le cyberespace de façon plus classique. Car il est indigne de l’être humain de considérer son prochain comme une marchandise, nous devons déclarer notre moi virtuel immunisé face à ces pratiques de neuro-piratage à visée marketing.

Je nourris le rêve qu’en s’émancipant du contrôle découlant des services addictogènes proposés gratuitement pour mieux nous exploiter et nous divertir en même temps, le WEB peut devenir un catalyseur des profondes transformations sociales en cours et à venir. Territoire international sans frontière, le cyberespace représente une Res Publica, chose publique intrinsèquement liée à l’intérêt commun. Je vois une république virtuelle de citoyens responsables, souverains sur leur bout de terre imaginaire, prêts à transposer ce potentiel et le rendre actuel dans la vie de tous les jours.

Dans un premier temps, je souhaite partager ici un témoignage personnel et des réfléxions au sujet de la "santé³".

santé³

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